L'installation est complexe, l’adaptation fastidieuse, le travail me bouffe mes journées. Je m’applique. Le dimanche je promène ma poussette chaque fois un peu plus loin du chemin des Pâquerettes. Vers le Jura, à travers champs, le long des fermes. Puis un jour, je découvre la Place Perdtemps, riante avec ses immeubles colorés ; son voisin le château gris plus moyenâgeux que médiéval n’est pas encore rénové. Le château cache le lac, referme la cité sur elle-même. Il faut en franchir le seuil, entrer dans sa cour ventée. J’en ressors par la porte du fond, côté lac.
Et là, c’est le choc, l’incrédulité devant tant de beauté. La lumière du lac de Bernard Clavel est là, en vrai, devant mes yeux. L’émotion ressentie est intense. Les toits de Rive en petites tuiles rouges s’opposent au bleu majestueux du ciel et du lac, le magnifient. Je suis en paix devant tant d’harmonie.
De cette cour du château on sort différent de quand on y est entrés. L’émerveillement est marquant, inoubliable, bienfaisant.
Près de 30 ans après cet instant magique j’ai gardé ce sentiment de privilège inouï et de gratitude émue pour la chance d’avoir vécu cette émotion, inlassablement renouvelée depuis 30 ans.
Dominique Blancke - février 2022
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