Depuis mes deux posts précédents sur la princesse néerlandaise Emilia de Nassau, la fille de Guillaume d’Orange/Taciturne, j’ai approfondi davantage cette histoire.
Avec l’achat du château par Emilia en 1627 avait débuté une période hollandaise à Prangins. Que cela signifie-t-il, une période hollandaise ? Cela m’intéresse beaucoup en tant que Néerlandaise en Suisse.
Il semble qu’Emilia ait fait venir non seulement ses six filles des Pays-Bas, mais aussi tous les meubles de son père et même des bulbes de fleurs.
J’avais entendu parler de : ‘la fabuleuse collection de tulipes (…) et les voici, ces fleurs follement luxueuses, qui s’étalent en carrés symétriques sur la terrasse, vraiment féeriques dans leurs coloris étranges et variés, apportant la grâce opulente et artificielle de la lagune wallonne au pied des Alpes splendidement abruptes et immaculées’.
Tulipes hollandaises à Prangins !
Et, ce ne sont pas que des tulipes qu’elle avait apportées : son salon au château était l’exacte reproduction de la salle son père à Prinsenhof, Delft. Avec un buste de Guillaume, ses livres, des carreaux de Delft, tous les meubles dont elle avait hérité, le siège préféré de Guillaume et ses coussins en velours vert d’Utrecht, et sur la table, l’écritoire d’argent dont il se servait. Sur les murs, les toiles avec de minuscules personnages représentant des victoires de Guillaume et les peintures de Judith Leyster, peintre néerlandaise du XVIIe siècle. Même la petite chienne d’Emilia (Cora) était descendante de la chienne (Pompey) du Taciturne. Avec des tapisseries hollandaises, une grille à l’entrée du château sur laquelle figurait le lion de Nassau, on peut vraiment parler de période hollandaise. À moi de découvrir s’il y en reste des reliques !
Kristine
Source : Trois Amoureuses, ou les châtelaines de Prangins au XVIIe siècle. Jacques Vincent.
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