Dans mon dernier post https://www.etc-nyon.ch/post/emilia-de-nassau-et-ses-six-filles-au-château-de-prangins, j’ai parlé d’Emilia de Nassau, propriétaire du Château de Prangins en 1627, qui y habitait avec ses six filles.
L’ainée, Maria Belgica (née en 1599 à Delft, son nom 'Belgica' fait référence à la partie sud de la région, pour renforcer le lien avec cette zone) avait 26 ans à son arrivée en Suisse Romande. Selon les archives que j’ai consultées, elle était émancipée et la plus belle des six sœurs.
Si belle, que sa mère Emilia avait l’espoir de voir sa fille ainée épouser un margrave (marquis) de Baden, mais Maria Belgica choisit un militaire au service de celui ci...
Si belle, que cet officier allemand Jean–Théodore De Croll, de Heidelberg Allemagne, en visite à Prangins, l’enleva du château. L’officier voulait l’épouser, mais les conseillers de Berne ne lui donnèrent pas leur autorisation. ‘Elles finirent par céder, cependant, par crainte d’offenser ce tout-puissant seigneur, Frédéric-Henri, ‘stathouder’ des Pays Bas, oncle de la fiancée’. C’était trois mois après le mort de sa mère Emilia.
Le 23 juin 1629 ils se marièrent, et ils devinrent immédiatement Baron et Baronne de Prangins. Donc elle aussi, comme sa mère, se marie contre le gré de sa famille. Pour éviter de tels incidents à l’avenir, les cinq sœurs de Maria Belgica furent renvoyées auprès de leurfamille, aux Pays-Bas. Maria Belgica et le baron séjournaient à Genève en hiver, en été à Prangins et ils eurent un fils, Berne-Théodore, et cinq filles, nommées Emilie-Catherine, Anne-Rosine, Maurice-Sabine, Hélène-Béatrice et Suzanne-Sidonie, comme si elles avaient remplacé les cinq sœurs de Maria, déjà parties.
On a retrouvé un petit ‘Livre de raison’, où le baron notait à mesure la naissance et le baptême de ses enfants :
1630. Le 5 octobre de nui et le 6 octobre mercredi de grand matin un quart devant les trois heures ma femme a accouché par la Grâce de Dieu d’une jeune fille à Prangins dans la chambre haute, laquelle a été baptisée le 31 octobre à Prangins par Mr Pollin notre ministre à 9 heures.
Leur fils meurt sans postérité, les cinq filles épousent des hommes du Pays de Vaud, leur filiation peut être tracée dans un grand nombre de familles vaudoises et genevoises de nos jours, même à Nyon !
Un quai à Vevey, une rue à Lausanne et une plaque à la cathédrale de Genève honorent la mémoire de Maria Belgica.
Kristine
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