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kristinegroenhart

Ces inconnus qui ont fait Nyon.

Dernière mise à jour : 16 oct. 2022



I- Annia Sabina


En parcourant les petites rues du centre de Nyon, mes pensées se tournent vers Noviodunum, le centre urbain de la Colonia Iulia Equestris, la ville cachée sous mes pieds. Qui s'y promenait, qui faisait ses courses, juste en dessous de notre Place du Marché (macellum en latin) ?


Annia Sabina, une femme née à Nyon pendant la période augustéenne (de 27 av. J.-C. à 14 après J.-C.), sera le premier personnage de notre série ces inconnus qui ont fait Nyon.

Qui était-elle ?


En 1996, lors de la fouille de l’amphithéâtre de Nyon, une inscription romaine a été découverte. Il s’agit d’une dédicace d’Annia Sabina, flaminique du culte impérial, en l’honneur de son père Publius Annius Montanus, décurion de la colonie de Nyon sous la règne d’Auguste (une colonie fondée par Jules César en 45 av. J.-C.).


Les Professions romaines


Une flaminique est ‘une prêtresse romaine’ (elle veille au bon déroulement des cérémonies) et un décurion ‘chef d’un groupe de dix soldats ou de dix citoyens’. Les deux professions ont été nommées sur le plaque :


P(ublio) Annio Teret(ina) Montano/ (…)XXI decurioni/col(oniae) Eq(uestris)/

Annia Sabina flaminica Augustae/patri


Quel duo inspirant ! Père et fille travaillaient. Et cela n’était pas la règle : selon le droit patriarcal romain, les femmes naissaient et demeuraient sous la tutelle de leur père et de leur mari. Une fois mariées, leur statut était variable. L’épouse pouvait rester pupille de son père, ou devenir celle de son époux, en fonction du régime matrimonial choisi. La femme ne possédait pas sa propre indépendance.

Devenir prêtresse était une autre possibilité, mais c’était rare.

Les autres femmes faisaient des choses intéressantes aussi, même si elles ne pouvaient pas être indépendantes. Le site du Musée Romain à Nyon les décrit comme des maîtresses de maison, des fileuses, des sages-femmes, d’autres auraient exercé ‘en tant que médecin, dentiste ou encore chirurgien’. Il y avait aussi des affranchies ou esclaves nourrices qui devenaient par la suite gouvernantes.


On ne sait rien d’Annia Sabina, ni où elle habitait exactement, ni quel âge elle avait, ni son apparence. Mais on peut imaginer.

Le matin elle se revêt de sa tunique en laine, se maquille, se pomponne. Elle prie et sort de sa maison.

Elle passe d'abord devant le Forum où son père se réunit avec des collègues, puis devant les bains publics (Rue du Marché) où sa mère se baigne et discute avec ses amies. En descendant elle passe devant l'amphithéâtre, prend la direction du lac Léman, en admirant les Alpes et en pensant à la journée à venir.


Kristine







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